Jérôme Beligné

Je suis né en 1984 à Dijon. Je représente la 14ème génération de la famille à diriger cette société.

Monsieur Jérôme Beligné vous êtes l’un des membres de l’Association les Hénokiens, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Jérôme Beligné > Je suis né en 1984 à Dijon. Après des études d’Ingénieur complétées par un 3ème cycle en école de commerce, j’ai travaillé pendant 3 ans dans une banque d’investissement puis dans une société industrielle. J’ai rejoint l’entreprise familiale en 2014 et en assure la présidence depuis 2015. Je représente la 14ème génération de la famille à diriger cette société.

Pouvez-nous présenter votre entreprise et ses activités ?

Jérôme Beligné > Notre entreprise a été fondée en 1610 à Langres en Haute-Marne. A l’origine, nous étions fabricants de couteaux de poche et de table, puis d’instruments de chirurgie et de ciseaux. La société s’est tournée au fur et à mesure vers une activité de négoce, de représentation et de distribution.
Nous assurons aujourd’hui la représentation et la distribution de nombreuses marques de coutellerie en France dont Victorinox, fabricant du véritable couteau Suisse, que nous sommes fiers de représenter depuis 1914.

Quels sont pour votre entreprise les faits marquants de ces dernières années ?

Jérôme Beligné > Les changements récents des modes de consommation de nos clients nous ont conduits à adapter et moderniser notre organisation.
Nous avons beaucoup investi ces dernières années d’une part dans de nouveaux locaux et d’autre part dans des machines robotisées nous permettant d’automatiser une partie du processus de préparation de commandes.  Cela nous permet de traiter des volumes plus importants avec une meilleure efficacité et  une meilleure réactivité et livrer nos clients en 24 à 48 heures.
Par ailleurs, nous avons digitalisé notre entreprise en ouvrant un portail B2B de commande en ligne à nos clients depuis deux ans. Celui-ci a connu un franc succès dès son démarrage puisqu’il nous permet de traiter aujourd’hui entre 20 et 30% de nos commandes.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur vos projets majeurs à plus ou moins longs termes ?

Jérôme Beligné > Notre force réside en notre capacité à sélectionner, stocker et distribuer de nouveaux produits et de nouvelles marques qui séduiront toujours plus de clients d’univers différents. Nous avons aujourd’hui plus de 5000 références en stock et allons poursuivre notre développement en élargissant notre offre produits.
Enfin, même si aujourd’hui aucun projet concret n’est aujourd’hui sur la table, nous ne nous interdisons pas de regarder les opportunités de croissance externe.

Quelles sont les raisons qui peuvent expliquer la longévité de votre entreprise ?

Jérôme Beligné > Chaque génération qui s’est succédée à la tête de l’entreprise a su faire preuve d’anticipation, d’agilité, de créativité et d’adaptabilité aux opportunités et aux défis de son époque. Après plus de 400 ans d’existence, nous avons fait de ce constat notre devise qui est « S’adapter ou disparaitre ».

L’extraordinaire longévité de votre entreprise constitue-t-elle un argument dans la relation avec vos clients ?

Jérôme Beligné > Cela peut sembler être un atout, car cela montre notre légitimité et notre savoir-faire historique dans notre métier mais cela nous pousse surtout à être encore meilleurs et à apporter une qualité de service irréprochable à nos clients afin de conserver notre réputation et conforter notre position. Le simple fait d’avoir une histoire d’entreprise exceptionnelle ne suffit bien évidemment pas, il faut sans cesse se remettre en question afin de satisfaire les besoins de nos clients et assurer notre pérennité.

Quels sont, selon vous, les pièges les plus importants auxquels votre entreprise doit faire face pour conserver son indépendance ?

Jérôme Beligné > La difficulté essentielle est d’avoir une vision et une stratégie à long terme dans un monde qui est de plus en plus court-termiste et où tout évolue très vite. Je pense que les valeurs familiales qui nous animent ont forgé cette volonté de transmettre l’entreprise de génération en génération et que c’est une des clés de notre indépendance.

La nouvelle génération est-elle déjà dans l’entreprise ?

Jérôme Beligné > Non, je suis devenu père il y a tout juste deux mois donc la question ne se pose pas encore ! Bien évidemment, si un jour un ou plusieurs enfants de cette génération souhaitent rejoindre l’entreprise, j’en serais très heureux mais il faudra qu’ils fassent leurs armes dans un premier temps au sein d’autres entreprises comme mon père et moi l’avons fait.